Pourquoi un enfant scolarisé en milieu ordinaire est-il orienté en IME ? Quelles en sont les raisons ? Quelles démarches doit-on suivre ? Autant de questions auxquelles Monsieur André, enseignant référent du secteur, a bien voulu nous répondre.

 

 

1 . Au sein de la classe, quelles sont les observations qui permettent de dire qu’un élève est en difficulté ?

Il y a 3 éléments essentiels :
– un écart de l’élève par rapport aux attendus scolaires et comportementaux de sa classe d’âge
– l’enfant n’a plus un positionnement d’élève
– l’enfant est en souffrance : non désir de venir à l’école, ne fait plus rien, pleure, ne s’implique plus au niveau de l’école et parfois apparition de maux psychosomatiques.

 

 

Monsieur Guy ANDRÉ, enseignant référent, veille à la continuité et à la cohérence des actions pédagogiques, éducatives, thérapeutiques, rééducative et sociales menées auprès des élèves handicapés. Il assure un lien permanent entre les parents, l’équipe pluri-professionnelle de l’établissement d’accueil et la MDPH.

2. Comment réagit alors l’école ?

Dans un premier temps, l’enseignant et/ou la directrice interpellent de manière formelle ou informelle les parents des difficultés, plusieurs fois si nécessaire.
Dans un deuxième temps, plusieurs adaptations de droit commun sont mises en place :
RASED : Réseau d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté
PPRE : Programme Personnalisé de Réussite Educative
PAP : Plan d’Accompagnement Personnalisé
(plus d’informations sur ces adaptations sur le site internet de la Maison des Enfants rubrique…)

 

3. Si toutes ces adaptations ne fonctionnent pas, que se passe-t-il ?

Une réunion éducative est programmée réunissant : le psychologue scolaire, les parents, l’intervenant RASED, l’enseignant, la direction de l’école. Au cours de celle-ci, il est décidé :
– soit d’attendre encore un peu et de poursuivre les adaptations
– soit de mettre en place un type de compensation plus important nécessitant un dossier MDPH. Dans ce cas, l’équipe éducative donne un avis sur le type de compensation : AVS, SESSAD , ULIS école ou IME. Des documents tels que le GEVA-SCO, les rapports scolaires, des productions de l’élève sont alors envoyés à l’enseignant référent qui ouvre un dossier sur l’enfant.

 

4. Quel est le rôle des parents , de l’enseignant référent dans l’élaboration du dossier MDPH ?

Suite à la réunion éducative, ce sont les parents qui doivent prendre contact avec l’enseignant référent. Celui-ci va les aider et les conseiller pour la complétude du dossier et le type de compensation à demander au vu des différents documents envoyés par l’école. Le dossier est ensuite monté et envoyé par les parents car celui-ci concerne l’enfant et non l’élève.

 

5. Et si les parents ne contactent pas l’enseignant référent ?

De manière concertée, l’équipe éducative scolaire en relation avec l’enseignent référent essaie de faire venir les parents dans le bureau de l’enseignant référent. Cependant les parents ne sont pas dans la contrainte de faire un dossier de compensation c’est un choix librement consenti. C’est alors à l’enseignent référent de trouver les arguments objectifs pour les convaincre (exemple : visite de l’IME…).

 

Quel type de compensation (AVS, SESSAD , ULIS école ou IME) en fonction de quelles difficultés observées, c’est ce que nous verrons dans un prochain article de l’Unité d’Enseignement.

 

 

RASED
Les enseignants spécialisés et les psychologues de l’éducation nationale des RASED dispensent des aides spécialisées aux élèves d’écoles maternelles et élémentaires en grande difficulté. Ces aides sont pédagogiques ou rééducatives. Leur travail spécifique, complémentaire de celui des enseignants dans les classes, permet d’apporter en équipe une meilleure réponse aux difficultés d’apprentissage et d’adaptation aux exigences scolaires qu’éprouvent certains élèves.

 

 

PPRE
Il permet de coordonner une prise en charge personnalisée et peut intervenir à n’importe quel moment de la scolarité obligatoire. Il diversifie les aides proposées qui vont de la différenciation pédagogique dans la classe aux aides spécialisées. Il doit :

  • identifier les besoins grâce à un diagnostic
  • fixer des objectifs précis en nombre réduit
  • se fonder sur des compétences déjà acquises
  • être défini sur une période relativement courte, éventuellement renouvelable
  • être expliqué à l’élève et sa famille
  • prévoir les modalités d’évaluation des progrès réalisés et des suites à donner.

Ces actions vont permettre à l’élève d’éviter le décrochage et de surmonter les obstacles à la poursuite des apprentissages.

 

 

PAP 
Il répond aux besoins des élèves qui connaissent des difficultés scolaires durables ayant pour origine un ou plusieurs troubles des apprentissages pour lesquels ni le programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) ni le projet d’accueil individualisé (PAI) ne constituent une réponse adaptée.Il présente la situation de l’élève et les aménagements et adaptations pédagogiques à mettre en œuvre pour répondre à ses besoins spécifiques.
Le constat des troubles est fait par le médecin de l’éducation nationale ou par le médecin qui suit l’enfant, au vu de l’examen qu’il réalise et, le cas échéant, des bilans psychologiques et paramédicaux réalisés auprès de l’élève.
À la suite de ce constat, le médecin de l’éducation nationale donne un avis sur la mise en place d’un plan d’accompagnement personnalisé.

 

 

MDPH : Maison Départemental des Personnes Handicapées

GEVA-SCO : guide d’évaluation des besoins de compensation en matière de scolarisation

AVS : Auxiliaire de Vie Scolaire

SESSAD : Service d’Education Spéciale et de Soin A Domicile

ULIS école : Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire

IME : Institut Médico-Educatif

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