Dans un contexte sectoriel général et à l’issue de l’analyse des indicateurs par la direction et les élus, l’Association a souhaité débuter un diagnostic de l’exposition de ses collaborateurs aux facteurs de RPS (risques psychosociaux).
Pour cela, et afin de le faire en tout anonymat, Audrey PUTRICH (Cabinet Aptitudes Prévention) a été désignée par la Direction et la CSSCT* pour réaliser ce diagnostic. La méthode d’Audrey permettait également de mettre en avant les forces dont nous disposons comme levier face à ces facteurs. Les résultats par pôle ont été présentés durant les assemblées de pôle fin mars. Il en ressort que chaque pôle est confronté à des enjeux différents, en raison de public et d’organisation différents.
Bilan dressé par Audrey Putrich pour l’Association
« … un équilibre contrasté entre des ressources appréciées et des défis organisationnels, sensiblement communs aux différents pôles. La forte adhésion des professionnels aux valeurs humanistes et associatives, leur autonomie reconnue et les relations positives avec collègues et usagers forment un socle essentiel pour leur engagement, leur motivation et leur satisfaction au travail. (…)
Cependant, des fragilités organisationnelles sont perçues, notamment en termes d’intensité du travail, d’exigences émotionnelles élevées, de manque de reconnaissance et d’une communication interne insuffisante. Ces facteurs, identifiés par les participants comme générateurs de stress, alimentent un sentiment de désalignement entre les valeurs affichées par l’Association et les pratiques professionnelles « réelles », pouvant entraîner une perte de sens et affecter le sentiment d’appartenance des professionnels à l’Association. »
« Ces constats, (…) invitent à l’élaboration d’une stratégie globale de prévention des RPS, axée sur le renforcement du soutien émotionnel et hiérarchique, l’amélioration des conditions matérielles et la mise en place d’une communication claire, fluide et transparente, favorisant ainsi un environnement de travail serein et adapté aux besoins des équipes. »
Extraits des résultats de l’enquête

Priorité à la santé mentale des professionnels
Ces dernières années, le secteur médico-social a concentré 20% des accidents du travail pour « troubles psychosociaux », en employant 10% des salariés au niveau national*.
*chiffres enquête CPAM « les affections psychiques liées au travail » ; 2018
En cause, a priori, l’exigence émotionnelle liée au travail auprès de personnes en difficulté.
En conséquences : maladies cardio-vasculaires, affections psychiques, épuisement professionnel (burn-out), suicide. Et pour l’entreprise : absentéisme, turn-over, image dégradée, cotisations AT-MP en hausse.
Agir, c’est éviter que les risques psychosociaux (probabilité de survenue d’un trouble) ne se transforment en troubles psychosociaux.
Agir sur les RPS, c’est comprendre les causes ; l’exigence émotionnelle n’est qu’un des six facteurs de risques intervenant dans leur développement, les RPS sont donc multifactoriels :
– Intensité et complexité du travail
– Faible autonomie au travail
– Rapports sociaux dégradés
– Conflits de valeurs
– Exigences émotionnelles
– Insécurité de l’emploi
Extrait des conclusions par pôle
PMSE : les opportunités professionnelles, les ressources matérielles ainsi que l’attachement des professionnels à leurs missions contribuent à équilibrer le manque de communication et de reconnaissance perçus par les professionnels.
PMSA : les ressources relationnelles, la stabilité ainsi que l’autonomie sont des forces importantes face à une intensité de travail marquée et à des tensions organisationnelles.
PEF : l’autonomie, les rapports sociaux et la flexibilité sont mobilisés pour équilibrer les fortes exigences émotionnelles ainsi que la charge de travail liées à l’accompagnement, ainsi qu’un besoin de communication plus transparente.
Supports : la diversité des missions et l’équilibre organisationnel sont des leviers qui peinent toutefois à combler la perception du manque de reconnaissance par les autres services.
A l’issue de cette démarche, les plans d’action par pôle sont travaillés avec la Direction et les élus CSSCT et représentants syndicaux. Ces plans d’action vont se mettre en place courant 2025, les professionnels seront consultés sur leur mise en oeuvre effective. La Commission RPS reste en charge du suivi des plans d’action. Les outils d’évaluation des RPS seront quant à eux réutilisés régulièrement comme indicateur de l’exposition aux facteurs de RPS de nos professionnels.
Parmi les éléments du plan d’actions : meilleure prise en compte du ressenti des professionnels dans les FEI (fiches d’événements indésirables), amélioration de la communication et des instances de partage, renforcement de la cohésion, formation premiers secours en santé mentale…
Les outils sont là pour que nous construisions, ensemble, un environnement de travail serein.
Merci à tous pour votre participation.
*CSSCT : Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail
Faustine Coët
Juriste de droit social
Mélanie Delattre,
Directrice Générale Adjointe
en charge des Ressources Humaines